Glossaire

Ce site, et moi en général, utilise certains termes dont la compréhension peut être multiple, ressentie mais partielle, incertaine, etc.

Le but de ce glossaire n’est évidemment pas d’être exhaustif, ni sur les mots utiles pour canopée Design, ni sur leurs définitions. Il s’agit humblement de commencer à guider le lecteur dans leur compréhension.

Agentivité

Vient du terme anglais « agency ».

Il indique la capacité et la croyance que nous pouvons agir, la faculté d’action d’un être, sa capacité à agir sur le monde, les choses, les êtres, à les transformer ou les influencer.

Cette définition s’inscrit bien entendu dans une approche de durabilité forte, positive, inclusive.

Concevoir son territoire comme une biorégion, c’est se demander où et avec qui nous vivons pour réapprendre de ces lieux où nous sommes, et pour cohabiter avec d’autres vivants.

Le biorégionalisme est une approche politique, économique et culturelle basée sur les spécificités écologiques d’une région, appelée biorégion.

Il s’agit d’une approche proactive visant la formation d’une harmonie entre la culture humaine et l’environnement naturel

« Le lieu dans lequel vous vivez est vivant, et vous faites partie de sa vie. Quelles sont alors vos obligations à son sujet, quelle est votre responsabilité vis-à-vis du fait que ce lieu vous accueille et vous nourrit ? Qu’est-ce que vous allez faire concrètement pour lui rendre la pareille ? Peter Berg, 1986

Canopée Design utilise cette approche dans le contexte du design régénératif (voir page), avec une logique basée sur les systèmes et sous-systèmes vivants, imbriqués, interconnectés et interdépendants. Cette approche questionne nos liens, en tant qu’individu, organisation, entreprise, territoire, bâtiment...

Il y a beaucoup à dire sur ce sujet, cela va sans dire.

Même si cela peut questionner, voir déranger, Canopée Design met souvent en garde et en réflexion sur l’utilisation de la définition classique du développement durable (et de son visuel montrant une intersection), et surtout sur les ODD – Objectifs du développement durable. Il y a plusieurs soucis avec les ODD, qui commencent avec leur présentation en 17 éléments séparés, 17 silos entre lesquels aucune corrélation n’apparaît a priori. 

Canopée Design préfère la définition liée au modèle du Donut, celle de la durabilité forte, avec le visuel de trois cercles qui s’imbriquent : le socle est notre biosphère, sans lequel le second, le social, n’est pas possible, et au sein duquel se développe le troisième, l’économique.

« La soutenabilité est l’état d’un système complexe et dynamique. Dans cet état, un système peut continuer à prospérer de manière résiliente et harmonieuse, sans avoir besoin d’apports extérieurs à ses limites ». SiD Sustainability Definition (Bosschaert 2019)

Attention, il ne s’agit cependant pas de dire que les ODD et les 232 indicateurs ne sont pas utiles. Bien au contraire. Mais il s’agit de questionner la façon de les approcher… et surtout de les « résoudre ». Chaque élément est hautement systémique… Les ODD ne sont pas en tant que tels des problèmes, mais des symptômes de dysfonctionnements systémiques. Il faut alors questionner leurs causes profondes, leur interconnexion, etc.

Le changement dans les systèmes complexes n’est pas linéaire ni hérité d’une addition d’actions. Cette complexité du changement est le sujet qui passionne Canopée Design.

Le terme désigne un système écologique complet, et prend ainsi en compte les relations entre les êtres vivants et le milieu dans lequel ils vivent.

Cette notion est utilisée tant avec le terme de transition que de durabilité. Elle force le regard et la réflexion vers une prise en compte du système complet touchant à un enjeu, ainsi que de son réseau d’acteurs.

Il s’agit des structures cognitives sur lesquelles reposent le raisonnement, la prise de décision et le comportement. Les modèles mentaux sont une façon d’analyser le monde. Un ensemble « d’outils » pour nous aider à penser. Ces modèles ne sont pas là pour nous dire quoi penser, mais comment penser.

Plus nous maîtrisons un modèle mental, plus nous aurons tendance à l’utiliser pour résoudre les problèmes auxquels vous sommes confrontés.

Ce sont les codes rigides qui régissent notre comportement et la résolution des problèmes. Les bonnes manières que nous apprennent nos parents, par exemple, représentent un code ou un modèle de conduite accepté dans des contextes particuliers, comme la manière de se comporter à table.

Un modèle mental s’insère dans nos processus mentaux, se présentant comme notre option naturelle ou disponible pour faire face à une situation donnée, automatiques, même s’ils sont inappropriés ou contraires à nos valeurs.

« Un paradigme est — en épistémologie et dans les sciences humaines et sociales – une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent du monde qui repose sur un fondement défini. » Wikipédia

Canopée Design se réfère en particulier aux définitions suivantes :

  • « une constellation de concepts, de valeurs, de perceptions et de pratiques partagés par une communauté, qui forme une vision particulière de la réalité qui est à la base de la façon dont une communauté s’organise ». Fritjof Capra 1997:5-6
  • « un cadre cognitif qui contient les hypothèses de base, les modes de pensée et la méthodologie qui sont généralement acceptés par les membres d’un groupe ». Carol Sandford – Regenesis

La résilience est un autre grand sujet d’intérêt de Canopée Design.

Souvent vue comme « une capacité à anticiper des chocs, à y résister et s’en remettre » (voir les multiples définitions de Wikipédia par exemple), Canopée Design préfère compléter cette approche avec les dimensions d’adaptation et de transformation. Cette approche induit des questionnements complémentaires, notamment en termes de compréhension du changement (et donc des transitions), de planification stratégique organisationnelle ou encore de leadership.

Canopée adhère aux différentes définitions suivantes :

  • « La capacité d’un système à absorber les chocs, à subir des changements tout en préservant ses fonctions, sa structure et ses boucles de rétroactions. Penser la résilience c’est d’abord comprendre les conditions dans lesquelles un système franchit un seuil et évolue vers un autre domaine d’attractivité, selon un régime de stabilité différent. » Mathevet et Bousquet
  • « Capacité d’une organisation d’anticiper, de se préparer, de réagir et de s’adapter aux changements progressifs et aux perturbations soudaines, locales ou globales, internes ou externes, afin de survivre et de prospérer. » Hamel et Valikangas – Harvard Busines Review
  • « La résilience est la capacité d’un système, qu’il s’agisse d’un individu, d’une forêt, d’une ville ou d’une économie, de faire face au changement et de continuer à se développer. Il s’agit de la manière dont les humains et la nature peuvent utiliser les chocs et les perturbations comme une crise financière ou le changement climatique pour stimuler le renouveau et la réflexion innovante. » Stockholm Resilience Centre
  • « La capacité à traverser, accepter et dépasser collectivement une situation a priori défavorable pour en minimiser les impacts négatifs et en faire une opportunité de métamorphose, en l’occurrence actuellement, de revoir fondamentalement notre rapport au vivant. » Territory Lab

Terme qui pourrait être traduit par « intendance », bien que cela ne rende pas tout à fait justice au concept.

Il s’agit de « la reconnaissance du fait que nous ne gérons pas la vie dans les organisations, mais que nous créons les conditions fertiles pour qu’elle prospère, que nous soutenons l’émergence de la sagesse collective, de l’auto-organisation, de l’apprentissage et de la joie. »

Ce terme pourrait être mis en relation avec celui de « SEVA » : cette approche évoque une société qui passerait d’une dimension centrée sur l’ÉGO, vers une attention à l’ÉCO, mais qui nous invite plutôt à tendre vers SEVA, qui en sanscrit veut dire « être au service » / « faire les choses justes ».

Un système est « un ensemble de choses – personnes, cellules, molécules ou autres – interconnectées de telle manière qu’elles produisent leur propre modèle de comportement au fil du temps » (Meadows, 2010). Les systèmes peuvent être définis par leurs actions, leurs interrelations, leur fonctionnalité ou leur potentiel.

L’approche systémique (voir définition), singulièrement appliquée aux enjeux de durabilité et de transition, est une approche qui s’intéresse à des systèmes dits complexes et ouverts.

Mais c’est là tout un champ à explorer pour nous permettre d’appréhender autrement nos réalités et leur transformation.

Le terme lui-même représente différents courants et fût nourrit par plusieurs champs disciplinaires. Si la théorie générale des systèmes présente des principes de bases, Canopée Design s’inscrit dans une approche de la systémique en lien avec l’univers du Vivant.

Le Larousse définit la systémique comme : « une approche scientifique des systèmes politiques, économiques, sociaux, etc., qui s’oppose à la démarche rationaliste en abordant tout problème comme un ensemble d’éléments en relations mutuelles. (Cette approche s’appuie sur les découvertes réalisées dans les autres disciplines : cybernétique et théorie de l’information, biologie, linguistique, anthropologie.) »

J’affectionne beaucoup la définition simple de Wikipédia qui met en avant le lien entre systémique et systèmes complexes : « une manière de définir, étudier, ou expliquer tout type de phénomène, qui consiste avant tout à considérer ce phénomène comme un système. »

Une autre définition me semble éclairante et est apportée par John Bennett via le Regenesis Institute : la discipline pour « comprendre la complexité organisée » ou plutôt « l’étude des systèmes et leur application au problème de la compréhension de nous-mêmes et du monde ».

Le terme est un autre de ces termes mal-nés, comme le développement durable. Il est le plus souvent utilisé, ou plutôt confondu, avec la transition écologique (en lien avec l’origine de l’utilisation du terme dans le champ de la durabilité, venu du Mouvement des Villes en Transition) ou de façon réductrice à la transition énergétique.

Le terme transition prête donc à question, sinon plutôt à confusion, car il est présenté comme si nous pouvions encore maintenir notre macro-système actuel en l’état, mais en le rendant neutre en carbone, en le « verdurisant ».

Les experts climatiques (comme le GIEC ou le Stockholm Resilience Center (avec les limites planétaires)…), les experts énergétiques (comme J-M. Jancovici…), les experts en ressources (comme Emma Haziza, Philippe Bihouix…), les experts en risques macro-systémiques (comme Arthur Keller, Daniel Schmachtenberger…), et bien d’autres, montrent pourtant que cela n’est tout bonnement pas possible et Canopée Design en est convaincu. D’autres sémantiques et concepts apparaissent alors et challengent nos croyances : transformation, bifurcation, inversion, sobriété, etc.

La question qui intéresse Canopée Design est alors de proposer des outils pour questionner, comprendre et activer les changements transformateurs, pour questionner nos rôles et notre pouvoir, et bien plus. Le changement n’est pas simple et pourtant permanent. Les systèmes complexes tendent à maintenir leur état d’équilibre, le changement est incertain, parfois lent, parfois rapide, à des échelles et dans des dimensions multiples…

Canopée Design fait référence au terme transition comme un terme emprunté à la théorie des systèmes, où il désigne un processus au cours duquel un système passe d’un régime d’équilibre dynamique à un autre. Ce processus, sur lequel le Vivant nous apprend beaucoup et nous inspire, devrait être mieux étudié et connu car il est en lien avec le changement, la transformation, le deuil et le recyclage, etc. La transition, le changement d’équilibre dans nos systèmes est donc précisément ce que la durabilité cherche, malgré une approche orientée solutions en silos thématiques : faire évoluer, sinon transformer, nos systèmes, vers un nouvel état d’équilibre…

Canopée Design parlera donc de transition écosystémique et de systèmes socio-techniques et socio-écologiques, et utilise des modèles et outils pour soutenir notre pensée et notre compréhension collective de ces processus. Ceci est très utiles pour mieux engager des discussions, explorer les environnements des organisations et diagnostiquer les dimensions dynamiques des enjeux complexes.

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